Selon la loi votée en 2003, la Belgique devait être totalement sortie du nucléaire pour 2025. Cependant, elle n’a jamais été mise en œuvre par les gouvernements successifs.

Face à nos centrales vétustes, à la gestion complexe des déchets et à la dangerosité de cette énergie, certains demandaient, jusqu’il y a peu, de mettre à l’arrêt nos 7 réacteurs nucléaires. Pour compenser cette perte de production énergétique, le gouvernement fédéral songeait à construire 2 nouvelles centrales électriques au gaz.

Depuis la guerre en Ukraine et la flambée des prix de l’énergie, les plans ont changé. En effet, la coalition Vivaldi a finalement décidé de prolonger de 10 ans la durée de vie des 2 réacteurs nucléaires les plus récents. L’objectif étant de rendre notre pays plus indépendants sur le plan énergétique. L’énergie nucléaire parait à nouveau essentielle pour assurer la transition vers un mix énergétique majoritairement renouvelable.

Pour pallier à la fermeture d’une partie du parc nucléaire, les projets de centrales à gaz sont toujours d’actualité. Néanmoins, le réchauffement climatique nous appelle à stopper la construction d’infrastructures basées sur les combustibles fossiles comme le gaz.

Dès lors, nous sommes favorables au maintien du nucléaire car c’est une énergie d’avenir. Mais, il est  aussi indispensable de renforcer la sécurité de nos centrales et garantir notre diversification de l’approvisionnement en uranium.

Nos propositions

Garantir et renforcer la sécurité des centrales nucléaires

  • Encourager le développement des SMR (Small Modular Reactor) : les SMR sont des réacteurs nucléaires de taille et de puissance réduites. Ils présentent de nombreux avantages par rapport aux réacteurs « classiques ». En effet, leur construction est simple avec des délais de construction relativement courts. Ils coûtent beaucoup moins chers qu’une centrale traditionnelle et ils sont également. Enfin, le confinement des matières radioactives est plus sécurisé.
  • Renforcer les protections et la sécurité des zones de décontamination (la « piscine ») : les protections doivent être étendues au-delà des réacteurs.
  • Faire des zones nucléaires, des zones neutres en cas de conflits : le guerre en Ukraine et l’insécurité qui règne sur le site de Tchernobyl sont révélateurs de la nécessité d’inscrire dans les conventions internationales la neutralité des zones nucléaires.
  • Mettre en place de nouveaux exercices anti-nucléaires et les diffuser, et renforcer l’éducation aux énergies 
  • Masquer les centrales nucléaires sur les moteurs de recherche et sécuriser les photos des sites

prolonger le nucléaire et au-delà

A l’échelle nationale

  • Préparer la sortie du nucléaire prévue pour 2025 : même si cette sortie s’annonce partielle, il est urgent de travailler à assurer la sécurité d’approvisionnement pour l’hiver 2026/2027. Pour ce faire, nous rejetons la construction envisagée des centrales au gaz.
  • Continuer et renforcer les efforts en matière d’utilisation d’énergies renouvelables : même si nous considérons le nucléaire comme une énergie d’avenir, il ne faut pas négliger les énergies renouvelables. Ces dernières diminuent notre impact sur l’environnement et nous rendent également moins dépendants d’autres pays.
  • Limiter notre dépendance en diversifiant nos sources d’approvisionnement en matière fissile : la Belgique dépend de pays extérieurs pour se fournir en Uranium comme le Niger, la Russie et le Kazakhstan. Dans le contexte géopolitique que nous connaissons, il serait prudent de diversifier nos approvisionnements de l’extraction à l’enrichissement.
  • Veiller à la stabilité des prix de l’énergie pour les consommateurs : comme tout changement, la transition énergétique va représenter un coût non négligeable pour notre pays. Toutefois, il faut éviter une flambée des prix comme celle que nous connaissons actuellement.
  • Éviter une « fuite des cerveaux » afin de garder des ingénieurs et techniciens pour les projets futurs : la construction et la mise en place des SMR demandera la mobilisation de compétences très pointues et nous les avons déjà dans notre pays.
  • Encourager et soutenir la mise en place de « petites » mesures pour limiter la consommation d’énergie : chacun utilise de l’énergie dans son quotidien. Dès lors, apprendre les bons gestes pour moins consommer semble essentiel.  

A l’échelle internationale

  • Renforcer et généraliser les liens entre la coopération au développement et le nucléaire : à l’échelle européenne, nous retrouvons notamment un partenariat avec l’Union Africaine. Ces 2 acteurs coopèrent dans différents domaines comme la lutte contre le changement climatique, la sécurité alimentaire et la planification énergique.
  • Renforcer les compétences d’EURATOM : la Communauté européenne de l’énergie atomique a pour objectif de favoriser l’émergence d’une industrie européenne du nucléaire civil. Cependant, son pouvoir est limité car il n’a pas de compétences supranationales. Chaque État reste souverain en la matière.

Partager

© 2019 - 2024 DéFI Jeunes. Tous droits réservés. Politique de confidentialité