Depuis la fin des années 2000, nous voyons une recrudescence des mouvements et partis extrémistes, autant de gauche que de droite. Aujourd’hui, certains exercent le pouvoir tandis que d’autres ont cette ambition. Ce phénomène s’étend de la Belgique à l’ensemble du monde.

Ce succès s’explique par une crise que traverse nos systèmes démocratiques depuis plusieurs années. Celle-ci se manifeste par des taux d’abstention aux élections, un désintérêt pour la politique ou encore une perte de confiance envers les élus.

Face à ces extrêmes remettant en cause nos principes démocratiques et cherchant la division, il est indispensable d’agir. En Belgique, des solutions existent déjà comme les cordons sanitaires (politique et médiatique) ou les règles conditionnant le financement public.

Toutefois, celles-ci sont loin d’être optimales. C’est pourquoi, il semble nécessaire de réfléchir à d’autres outils.

Nos propositions 

1.Enrayer les idées

La grande force des extrêmes, ce sont leurs idées : simples, clivantes et basées sur la peur, la haine ou la colère. Notre objectif est donc de trouver des solutions pour enrayer leur diffusion en amont via la prévention, l’éducation et parfois, en « coupant le micro ».

  • Travailler à l’élaboration d’un livre(t) reprenant les idées des extrêmes et les nuançant. Chaque idée ferait l’objet d’une remise en contexte et d’une argumentation développée ;
  • Impliquer davantage les organisations de jeunesse dans les cours de citoyenneté. Par exemple, via la plateforme Apprentis Citoyens qui consiste à organiser des débats entre les jeunesses politiques dans les écoles du secondaire ;
  • Permettre la confrontation d’idées, dans les débats, entre des personnes issues de différents groupes sociaux. L’objectif est d’apporter toujours plus de nuance par rapport à la réalité propre des individus.

2.Combattre les idées

Contre les extrêmes, il faut travailler en amont et en aval pour empêcher la propagation de leurs idées. Il s’agit donc d’apporter des solutions concrètes dès maintenant. Des outils sont mis déjà mis en place.

  • Maintenir le cordon sanitaire politique. Celui-ci consiste à empêcher les partis d’extrêmes droite d’occuper le pouvoir. Cependant, une question se pose : pourquoi ne laisserions-nous pas ces partis se confronter à l’exercice du pouvoir ? Ils passeraient ainsi du banc de spectateur, voire donneur de leçons, à celui d’acteur devant apporter des solutions concrètes.
  • Maintenir le cordon sanitaire médiatique. Ce dispositif empêche l’extrême droite d’accéder aux médias. Néanmoins, force est de constater qu’il n’existe plus du côté de la Flandre. Concernant cette dimension, un autre questionnement se pose. En effet, confronter les extrêmes aux débats médiatiques est-il un moyen de combattre leurs idées ou, à l’inverse, cela leur offre une audience plus large ? Par ailleurs, les partis extrémistes sont fort présents sur les réseaux sociaux. Comment veiller sur ces médias ?
  • Etendre les cordons sanitaires à tous les extrêmes. Ces cordons ne concernent que les partis d’extrême droite. L’idée sera de les étendre aussi aux extrêmes gauches.
  • Suspendre la dotation publique octroyée aux partis politiques en cas de non-respect de la charte des droits humains. Cette mesure existe déjà mais n’a jamais été appliquée.
  • Continuer de créer des lieux de rencontres et d’échanges sur les campus universitaires comme les cercles étudiants.
  • Organiser des états généraux de la représentation étudiante dans les Universités et Hautes écoles avec les différents acteurs du milieu. Chacun doit être impliqué dans ce combat.

3.Réformer la politique

Beaucoup de partis extrémistes vivent de la haine grandissante des citoyens à l’égard du politique. Alors, pour ne pas laisser celle-ci s’étendre, il est nécessaire de la combattre en donnant un regain de confiance en nos institutions. Une des manières de le faire est de renforcer la participation des citoyens à la vie politique. Beaucoup de voix octroyées aux partis extrémistes proviennent de votes de contestation contre les pouvoirs en place. Limiter la place des extrêmes, c’est avant tout laisser plus de place au peuple.

  • Renforcer la participation citoyenne à tous les échelons de pouvoir. Celle-ci devrait se faire de manière neutre et transparente. Le Sénat pourrait devenir une de ses assemblées citoyennes qui représenterait la société civile.
  • Faire signer une charte de déontologie aux femmes et hommes politiques. Celle-ci les obligerait à adopter un code de conduite et à devenir plus fréquentables.
  • Renforcer la transparence concernant les différents mandats, fonctions et rémunérations des politiques via des dispositifs comme Cumuleo.
  • Renouveler le paysage politique en travaillant à la mise en place d’une charte commune au sein des partis. L’idée est de mettre davantage en avant les jeunes militants et/ou nouveaux arrivants sans pour autant négligés des plus anciens qui ont une expérience riche à partager. Par exemple, cela pourrait se faire via une limitation des mandats, par exemple.

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