Pour une rémunération des stages étudiants
Les stages sont incontournables pendant les études supérieures. Pourtant, tous les étudiants n’ont pas la possibilité d’en bénéficier. Jean Kitengé, administrateur DéFI Jeunes, pointe différentes raisons dont celle de la non rémunération. Une situation à changer si on veut offrir à chacun les mêmes opportunités.
L’importance de faire un stage étudiant
Dans un marché de l’emploi demandant toujours plus d’expériences, il devient relativement compliqué pour les universitaires belges d’intégrer le monde du travail. Selon Jean, c’est la raison pour laquelle de nombreux jeunes enchaînent stages sur stages avec pour objectif de se constituer un argument d’embauche à valoriser sur leur CV. De plus, ces expériences professionnalisantes permettent de se confronter au terrain et ainsi vérifier que l’orientation choisie est la bonne.
Malheureusement, tout le monde n’a pas la chance d’effectuer des stages pendant son parcours académique.
Pourquoi certains ne font pas de stage
Pour Jean, il est difficile pour un étudiant jobiste qui doit travailler pour financer sa vie étudiante d’accumuler un stage de surcroit. Dès lors, seuls les étudiants bénéficiant déjà de conditions favorables peuvent se permettre de miser sur des stages valorisants.
Par ailleurs, les avantages à en réaliser un, hors du cadre scolaire, ne sont pas connus de toutes et tous. Il s’agit souvent d’un conseil connu uniquement par les étudiants disposant d’un entourage constitué d’anciens universitaires leur dispensant des « tips » pour leur vie professionnelle future.
Pourquoi la rémunération est la solution ?
Actuellement, force est de constater que notre système éducatif repose principalement sur des avantages « de classe » dont bénéficieraient certains. Pour Jean, il est donc nécessaire de pousser les entreprises et organisations à rémunérer les stages. Ceci pourrait davantage favoriser les étudiants de statuts sociaux plus précaires.
Quant à la rémunération en tant que telle, celle-ci pourrait prendre différentes formes. En effet, afin d’éviter qu’une telle mesure ne décourage les acteurs économiques à prendre des stagiaires [..], il ne faut pas nécessairement un salaire, mais à minima une moindre compensation qui serait en deçà des barèmes d’un job étudiant. Néanmoins, celle-ci devra être au-dessus de l’exploitation à laquelle donne lieu l’utilisation de stagiaires non rémunérés. C’est en ce sens que Jean a publié sa carte blanche.
Quid des stages après les études ?
Afin de décrocher un 1er emploi, de plus en plus de jeunes réalisent aussi des stages après leurs études supérieures. Suite à une plainte collective déposée par le Forum européen de la jeunesse avec l’appui du Forum des Jeunes et du Vlaamse Jeugdraad, la question des stages non rémunérés hors cursus se pose donc à son tour !
En effet, le Comité européen des droits sociaux, organe dépendant du Conseil de l’Europe, a récemment estimé que la non rémunération de ces stages était une pratique discriminatoire. Cette dernière viole le droit des jeunes travailleurs à disposer d’une rémunération suffisante pour leur assurer un niveau de vie décent. Une situation inacceptable pour les jeunes quand on connait le parcours du combattant pour accéder à un 1er emploi.
Suite à cet avis, les ministres compétents se sont engagés à tout mettre en œuvre pour changer cette situation. Aujourd’hui, DéFI Jeunes souhaite surtout des conditions de travail équitables pour tous les jeunes.
Intéressé·e par les sujets liés à l’enseignement ? Tu as des idées pour améliorer le quotidien des étudiants ? Tu veux en apprendre davantage pour pouvoir mieux agir sur ces sujets ? Rejoins notre nouveau Groupe de Travail thématique sur Facebook !
