Nos démocraties se retrouvent menacées face à la montée des extrémismes de tous bords. Pour lutter contre ces mouvements et leurs idées, les DéFI Jeunes avancent différentes propositions. Elles sont le fruit d’une réflexion commune réalisée d’un Bureau politique consacré à cette thématique. 

En Belgique et ailleurs, les mouvements et partis extrémistes prennent de l’importance. Élection après élection, ils rassemblent de plus en plus d’électeurs. Désormais, certains exercent le pouvoir ou l’ambitionnent. Les raisons de ce succès s’expliquent par la crise que nos systèmes démocratiques vivent depuis plusieurs années. Celles-ci ont pour conséquence d’entrainer une perte de confiance des citoyens envers leurs élus.

Face à ces extrêmes, que faire ? Comment les combattre ? Comment enrayer la diffusion de leurs idées ? Comment amener de meilleures politiques qui leur coupent l’herbe sous le pied ? Voici nos propositions élaborées ensemble lors de notre Bureau politique.

Nos propositions pour contrer les extrêmes

Enrayer la diffusion des idées

  • Travailler à l’élaboration d’un livre(t) reprenant les idées des extrêmes et en nuançant ou argumentant contre. Chaque idée ferait l’objet d’une remise en contexte et d’une argumentation développée.
  • Impliquer davantage les organisations de jeunesse dans les cours de citoyenneté. Par exemple, via la plateforme Apprentis citoyens qui consiste à organiser des débats entre les jeunesses politiques dans les écoles du secondaire.
  • Permettre la confrontation d’idées entre des personnes issues de différents groupes sociaux. L’objectif est d’apporter toujours plus de nuance par rapport à la réalité propre des individus.

Combattre les idées

  • En Belgique, on a mis en place des cordons sanitaires pour empêcher la propagation des idées de l’extrême droite. Cependant sont-ceux-ci sont régulièrement remis en question. Doit-on maintenir ou non ces cordons ?
    1. Maintenir le cordon sanitaire politique. Celui-ci consiste à empêcher les partis d’extrêmes droite d’occuper le pouvoir. Cependant, une question se pose : pourquoi ne laisserions-nous pas ces partis se confronter à l’exercice du pouvoir ? Ils passeraient ainsi du banc de spectateur, voire donneur de leçons, à celui d’acteur devant apporter des solutions concrètes.
    2. Maintenir le cordon sanitaire médiatique. Ce dispositif empêche l’extrême droite d’accéder aux médias. Néanmoins, force est de constater qu’il n’existe plus du côté de la Flandre. Concernant la dimension médiatique, un autre questionnement se pose. En effet, confronter les extrêmes aux débats médiatiques est-il un moyen de combattre leurs idées ou, à l’inverse, cela leur offre une audience plus large ? Par ailleurs, les partis extrémistes sont fort présents sur les réseaux sociaux. Comment veiller sur ces médias ?
    3. Etendre les cordons sanitaires. Actuellement, ces cordons ne concernent que les partis d’extrême droite. L’idée sera de les étendre aussi aux extrêmes gauches.
  • Suspendre la dotation publique octroyée aux partis politiques en cas de non-respect de la charte des droits humains. Cette mesure existe déjà mais n’a jamais été appliquée.
  • Continuer de créer des lieux de rencontres et d’échanges sur les campus universitaires comme les cercles étudiants.
  • Organiser des états généraux de la représentation étudiante dans les Universités et Hautes écoles avec les différents acteurs du milieu. Chacun doit être impliqué dans ce combat.

Réformer la politique

Beaucoup de partis extrémistes vivent de la haine grandissante des citoyens à l’égard du politique. Alors, pour ne pas laisser place à cette haine, autant la combattre en donnant un regain de confiance dans nos institutions.

  • Renforcer la participation citoyenne à tous les échelons de pouvoir. Celle-ci devrait se faire de manière neutre et transparente. Le Sénat pourrait devenir une de ses assemblées citoyennes qui représenterait la société civile.
  • Faire signer une charte de déontologie aux femmes et hommes politiques. Celle-ci les obligerait à devenir plus fréquentables.
  • Renforcer la transparence concernant les différents mandats, fonctions et rémunérations des politiques via des dispositifs comme Cumuleo.
  • Renouveler le paysage politique en travaillant à la mise en place d’une charte commune au sein des partis. L’idée est de mettre davantage en avant les jeunes militants et/ou nouveaux arrivants sans pour autant négligés des plus anciens qui ont une expérience riche à partager. Par exemple, cela pourrait se faire via une limitation des mandats, par exemple.
Auteur
Jolan D'Hooghe
Secrétaire politique DéFi Jeunes

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